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24/01/2011

(Pilote US) Fairly Legal : Less lawyer. More appeal ?

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Deux nouveautés américaines testées en moins d'une semaine, cela faisait longtemps que cela n'était pas arrivé (voire jamais, sur ce blog). Mais j'avoue conserver un certain faible pour USA Network, même s'il est rare que ses séries me fidélisent bien longtemps. J'aime retrouver cette sorte de cachet "friendly" qui accompagne ses productions. Ces dernières n'ont d'autre objet que celui de proposer un divertissement confortable, cependant elles le font généralement avec une conviction des plus communicatives.

A défaut de surprendre, cela donne quand même envie de leur laisser une chance. C'est pourquoi c'est sans attente particulière, mais avec une pointe de curiosité, que je me suis installée devant le pilote de Fairly Legal, une nouvelle série qui a débuté jeudi dernier aux Etats-Unis. Et c'est face à une nouveauté aussi pétillante qu'excessivement calibrée pour correspondre à l'image de la chaîne que je me suis retrouvée. Un premier épisode qui semble donc remplir sa part du contrat.

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S'inscrivant dans la tendance d'USA Network à féminiser des héros encore très masculins, Fairly Legal est dotée d'une figure centrale de charme et de poigne en la personne de Kate Reed, une ancienne avocate désormais reconvertie dans un rôle de médiatrice qui convient mieux à sa volonté de promouvoir une justice qui ne serait pas déshumanisée et réduite uniquement à des textes de lois désincarnés. Pour autant, la jeune femme n'a pas quitté le milieu du droit, puisqu'elle officie à ce poste au sein du cabinet familial Reed & Reed. Dans ce pilote, nous la découvrons malheureusement reprendre le travail après un douloureux deuil, son père est en effet décédé une semaine plus tôt. Si les deux avaient un fort caractère et des conceptions très différentes du droit, sa mort a profondément affecté Kate qui a encore du chemin à faire pour l'accepter.

Cependant, les affaires continuent. Sa belle-mère, désormais veuve et patronne, n'a d'ailleurs elle pas pris le temps de pleurer son époux, alors que les cabinets concurrents démarchent ouvertement leurs gros clients. Ce premier épisode balaie quelques journées-type pour Kate, proposant un aperçu d'un quotidien assurément mouvementé et qui se mène tambour-battant sur un rythme effréné. L'énergique jeune femme navigue en effet entre clients du cabinet à choyer et affaires judiciaires confiées par des juges réglant certains comptes, tout en y immisçant et en jonglant avec une vie personnelle qui se complique d'un ex-mari travaillant au bureau du procureur, avec lequel la nature de leurs relations demeure relativement floue.

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Sans être un legal drama au sens traditionnel du terme, Fairly Legal en reprend tant son parfum que ses codes narratifs, tout en y ajoutant un twist. Car si Kate Reed a quitté la profession d'avocat, c'est qu'elle se refuse d'analyser les affaires qui lui sont soumises avec une vision purement légaliste. Elle veut prendre en compte la spécificité et la dimension humaine de chaque cas. D'où ce rôle de médiateur, un poste auquel elle peut non pas mener bataille pour un camp, mais essayer de faire transiger les deux parties. Pour, la justice ne se réduit pas à ces notions de gagnant et de perdant, mais au triomphe du "juste". Son but est donc de parvenir à la résolution des conflits, non pas par une mise en oeuvre rigoriste de la loi, mais par des règlements en équité acceptés par chacun des camps en présence. Cette ambition apporte à la série une pointe d'idéalisme pas déplaisante, mais qui peut aussi devenir trop utopique.

La notion de juste flirte certes avec celle de morale. Sur le papier, le risque existe que le propos de Fairly Legal verse dans un ton excessivement moralisateur, avec Kate Reed seule juge de ce qui doit être, cependant l'ambiance générale qui se dégage de ce pilote paraît exclure de tels écueils. Tout d'abord parce que l'héroïne, dotée d'un fort caratère et de certitudes qu'elle n'hésite pas à défendre jusqu'au bout, apporte un dynamisme très rafraîchissant. Elle incarne à merveille une forte tête, charismatique et solide, comme il est toujours agréable d'en trouver dans ce type de séries. Mais c'est aussi une personne pragmatique - et si le pilote se passe admirablement bien, tout exercice du compromis a bien entendu ses limites. De plus, et surtout, Fairly Legal est une fiction de divertissement. Les affaires proposées dans l'épisode l'illustrent bien : aucun dilemme moral potentiel insurmontable, mais plutôt des affaires avec une touche d'excentricité mêlés à quelques classiques indémodables du legal drama, et une tendance certaine à verser dans la facilité pour les résoudre. USA Network nous ayant habitué à des séries qui se concentrent plus sur leurs personnages que sur les intrigues elles-mêmes, il n'y a sans doute pas à s'inquiéter sur ce potentiel glissement moralisateur. Il faudra par contre éviter de reproduire invariablement ce schéma "happy end" qui pourrait vite lasser.

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Au-delà de ses intrigues anecdotiques, Fairly Legal apporte logiquement un soin tout particulier à sa dimension humaine. Dotée d'une héroïne au dynamisme accrocheur, instantanément attachante, le pilote va aussi nous présenter toutes ses facettes plus ou moins épanouies, dont une vie amoureuse compliquée dans laquelle son ex-mari semble encore occuper une place prépondérante non définie, mais aussi ce deuil difficile qu'elle est en train de vivre avec son père (la scène finale du pilote étant d'ailleurs très touchante). Gravite autour d'elle une galerie de personnages qu'il est très facile de trouver sympathiques, de l'ex-mari avec lequel Kate nourrit une complicité sans faille qui laisse songeur, jusqu'à l'ex-belle-mère qui doit s'efforcer de gérer ce cabinet comme elle peut et qu'une scène avec un client odieux réhabilite aux yeux du téléspectateur.

Enfin, sur la forme, aucun doute, Fairly Legal est un produit calibré d'USA Network : des couleurs chatoyantes, une réalisation classique qui s'essaie parfois à des effets de style expérimentaux pas forcément très concluants, et une bande-son pop-rock trop envahissante. Concernant le casting, il faut vraiment saluer la performance de Sarah Shahi (L Word, Life) qui se révèle parfaite pour insuffler une énergie pétillante à son personnage. Les autres membres du casting conviennent également tous pour leurs rôles respectifs. On y retrouve Michael Trucco (Battlestar Galactica), Baron Vaughn et Virgina Williams.

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Bilan : Léger et dynamique, sexy et sympathique, Fairly Legal trouve sans difficulté ses marques dans le registre du divertissement réunissant tous les ingrédients classiques qui font l'identité de USA Network. Se déroulant de façon aussi prévisible que bien huilée, l'épisode cède souvent à une facilité un peu excessive qui pourrait lasser si ce schéma tendait à devenir répétitif mais qui se laisse suivre sans déplaisir au cours de ce pilote. Les running gags que constituent les références geek ou Oz-ienne apportent même une petite touche décalée supplémentaire à cet ensemble chaleureux. Rien d'innovant, ni d'immanquable, mais un potentiel pour construire une petite série divertissante qui devra cependant mûrir dans les prochains épisodes, en travaillant les intrigues qui permettront aux personnages de s'affirmer. 


NOTE : 6,5/10


La bande-annonce de la série :


15/07/2010

(Pilote US) Covert Affairs : les premiers pas dynamiques d'une nouvelle recrue de la CIA


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Pour aiguiser ma curiosité téléphagique en toutes circonstances, particulièrement en ces temps de recherche de séries estivales rafraîchissantes, il existe des valeurs sûres, qui fonctionneront toujours. Par exemple, parlez-moi jeux d'espions, agences gouvernementales, manipulations... Ces quelques mots clés suffisent : peu importe la nationalité de la fiction, la tonalité proposée ou bien l'ambiance recherchée... Peu importe qu'elle se présente comme divertissante ou réaliste... Immanquablement, je serais devant mon petit écran pour découvrir toute énième déclinaison d'espionnage !

Et comme la programmation américaine fait (parfois) bien les choses, une nouveauté lancée ce mardi soir par la chaîne USA Network se proposait justement de nous plonger dans les coulisses de la CIA, avec cette pointe de légèreté chaleureuse qui fait l'identité de la chaîne depuis plusieurs saisons. Intitulée Covert Affairs, elle a démarré fort, surclassant l'audience de son lead-in, White Collar, dont la saison 2 inédite débutait le même jour (pour mon plus grand plaisir). Soit dit en passant, ce retour m'a permis de constater combien Matt Bomer avait quand même franchement manqué à mon quotidien sériephile au cours des derniers mois.

Reste qu'après cette première incursion dans l'univers de Covert Affairs, je crois que je passerai bien tous mes mardis soirs estivaux devant USA Network !

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Covert Affairs suit les premiers pas d'une nouvelle recrue, Annie Walker, au sein de la CIA. Jeune femme dynamique et aventureuse, surdouée en langues étrangères, elle a beaucoup voyagé, en profitant pour faire des expériences plus ou moins positives. Elle a notamment été profondément marquée par une brève histoire d'amour de quelques semaines, sur les plages dorées du Sri Lanka, qui s'est terminée de la plus abrupte et frustrante des manières, par un billet impersonnel et une facture de bar, le gentleman en question l'abandonnant au milieu de la nuit. La réaction d'Annie fut à la hauteur de la déception causée par l'intensité de cette relation. Sa reprise en main la conduisit finalement, presque logiquement, au bureau de recrutement de l'agence de renseignements américaine. Pour ne plus être manipulé, quoi de plus logique, avec une certaine naïveté, que de chercher à devenir le manipulateur ?

Il faut cependant d'abord apprendre les ficelles d'un métier où règnent les faux-semblants. Alors qu'il lui reste encore un mois de formation, l'entraînement d'Annie est interrompu par un ordre direct en provenance de Langley. Les atouts, tant linguistiques que physiques, de la jeune femme, répondent parfaitement aux besoins d'une mission en cours. Propulsée sur le terrain des opérations, encore novice en tout, voilà donc Annie introduite dans les coulisses de la CIA. Confrontée à une supérieure aussi exigeante qu'intransigeante, elle trouve cependant un allié de poids en la personne d'Auggie Anderson, officier devenu aveugle, mais qui maîtrise à la perfection, tant les rouages que les us et coutumes de l'agence.

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Derrière ses faux accents d'un Alias qui en seraient à ses débuts, Covert Affairs fait preuve d'un dynamisme aussi enthousiasmant que contagieux. La série répond en fait parfaitement au cahier des charges attendu d'une série de USA Network. Dotée d'une ambiance résolument décontractée, mais qui ne manque ni de piment, ni d'action, elle construit rapidement le capital sympathie de ses personnages.

L'héroïne symbolise parfaitement la tonalité d'ensemble du pilote : rafraîchissante et entreprenante, elle agit sans arrière-pensée et avec une audace sans faille, pleine d'un charme assuré qui la rend instantanément attachante. Aussi centrale que soit Annie, Covert Affairs n'en oublie cependant pas de soigner tous ses personnages, colorés et marquants. Stéréotypés, ils savent aussi surprendre le téléspectateur, loin d'être aussi unidimensionnels que les premières apparences le laisseraient penser. Outre l'ambigu couple formé par deux des supérieurs hiérarchiques  d'Annie, on retiendra également la plaisante complicité qui la jeune femme noue naturellement avec Auggie, y gagnant un allié de poids pour le futur.

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Au-delà de cette dimension humaine très appréciable, qui reste de toute façon une des valeurs sûres de la chaîne (qui a assis sa réputation téléphagique dessus), le pilote de la série, s'il n'est pas exempt de maladresses, laisse entrevoir plusieurs choses intéressantes pour l'avenir. La part réservée aux courses poursuites et autres fusillades, peu mise en valeur par une réalisation brouillone et offrant quelques scènes un peu longues par endroit, prouve que la série a l'intention de ne pas occulter tout ce volet action ; de quoi muscler certains passages et rompre le ronronnement du quotidien. De plus, il est évident que suivre les premiers pas d'Annie dans son nouveau métier devrait permettre un parcours initiatique intéressant, d'autant que la série joue plutôt habilement sur une atmosphère toujours détendue, que les brusques rush d'adrénaline et tensions soudaines viennent plus entretenir que véritablement remettre en cause.

Autre point important, les scénaristes n'oublient pas d'introduire, dans ce pilote, un des futurs éléments moteurs de la série : le fameux fil rouge, teinté d'un mystère nécessaire, destiné à aiguiser la curiosité du téléspectateur et à l'inviter à suivre son évolution sur le long terme d'une saison. S'il est d'une prévisibilité un peu grossière, tant l'insistance sur la romance Sri Lankaise d'Annie avait été importante tout au long de l'heure précédente, il s'ajoute aux raisons de revenir. Qui est Ben Mercer ? Et que lui veulent les nouveaux patrons d'Annie, couple de marionnettistes intrigants, à la dynamique interne des plus pimentées ? Si ces ingrédients classiques ne renvoient sans doute pas à un futur arc des plus ambitieux, ils ont le mérite de remplir leur office avec efficacité.

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Enfin, le dernier atout non négligeable de Covert Affairs pour parler au coeur du sériephile réside dans son casting. Emmené avec beaucoup de fraîcheur, par l'enthousiasme de Piper Perabo, il est composé de beaucoup de têtes très familières du petit écran. Christopher Gorham (Odyssey 5, Jake 2.0, Harper's Island) va tenter d'y briser la malédiction qui accompagne invariablement tous ses projets. Peter Gallagher (Newport Beach) et Kari Matchett (Invasion) vont rejouer les partitions des maîtres espions. La toujours impeccable Anne Dudek (Big Love) apportera la touche familiale nécessaire. Et Eion Bailey (Band of Brothers) s'acquittera de la pointe de mystère en fil rouge.

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Bilan : Débutant sur des bases aussi dynamiques que décontractées, Covert Affairs propose un pilote plaisant à suivre. Non exempt de quelques lourdeurs maladroites, enfonçant les portes ouvertes des poncifs d'espionnage les plus classiques, il y règne cependant une atmosphère rafraîchissante, assez aboutie et maîtrisée, qui permet au téléspectateur de se prendre au jeu. La dimension humaine de la série, à travers ses personnages, prend l'ascendant sur des intrigues prévisibles, plutôt caricaturales, mais qui restent suffisamment efficaces pour donner envie de revenir et de s'investir à plus long terme.

S'annonçant comme un divertissement rythmé, parfait pour la saison, j'ai bien l'intention de poursuivre ma découverte dans les semaines à venir. Retenez-bien, le mardi, c'est sur USA Network que ça se passe cet été !


NOTE : 6,5/10


Deux bande-annonces présentant la série :

13/03/2010

(US) White Collar, saison 1 : En un mot, "charmant"

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Mardi soir s'est achevée la première saison, comportant 14 épisodes, du nouveau hit de USA Network, White Collar. Souvenez-vous, le test du pilote constituait une des premières notes de ce blog : White Collar : Charm me if you can !. Finalement, à la différence de la majeure partie des nouveautés de cette saison 2009-2010, je suis bel et bien restée devant cette fiction, estampillée "divertissement et détente", jusqu'au bout de la saison. Et, à des périodes où j'étais tombée au seuil téléphagique critique de seulement 3 ou 4 série américaines suivies par semaine, j'avoue même avoir pris pas mal de plaisir à suivre ces pseudos enquêtes et la dynamique plaisante qui règne dans cette série, portée par un duo d'acteurs à l'alchimie évidente à l'écran.

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White Collar, c'est le type de production parfait à caser après une journée de boulot, un petit bol d'air frais revigorant dans le paysage téléphagique. Parmi les petits plus qui font de la série ce qu'elle est, il faut tout d'abord saluer la tonalité qui se dégage de l'ensemble. Elle est en effet dotée de dialogues bien ciselés, agrémentés de petites piques qui font souvent mouche et d'une capacité à verser dans le second degré, dès que cela nécessaire, rafraîchissant et qui met instantanément le téléspectateur à l'aise. Si bien que ce show se construit très rapidement un joli capital sympathie, qu'il va ensuite s'efforcer de cultiver, avec beaucoup de soin et une certaine réussite, tout au long de la saison. Jouant sur une forme de bonne humeur générale contagieuse, l'atmosphère globale bénéficie pleinement de cette légèreté bien calibrée. L'ambiance parvient, presque sans effort apparent, à fidéliser le téléspectateur, bien aidée par l'autre grand atout de la série, qui réside dans sa dimension humaine.

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S'inscrivant dans la droite lignée des autres fictions phares de la chaîne USA Network, White Collar choisit en effet de donner la priorité à ses personnages. Cela a pour conséquence plus discutable de reléguer au second plan les enquêtes, qui apparaissent souvent comme une sorte de toile de fond, servant plus de faire-valoir et de prétexte afin de mettre en avant les dynamiques existant entre les différents personnages. Plus que tout, la série trouve sa raison d'être dans le sacré numéro de duettistes offert par les deux protagonistes principaux : est mise en scène une relation virevoltante et fluctuante, basée initialement sur un certain respect des capacités "professionnelles" de chacun, mais qui devient progressivement synonyme d'une amitié atypique, où la question récurrente reste celle de la confiance.

Peter, l'agent du FBI, et Neal, l'escroc détenu avec qui il a conclu ce partenariat de travail, jouent sur une classique dynamique du petit écran : l'association des opposés. Mais aussi traditionnelle que cela puisse paraître a priori, il se dégage de leur paire, de façon assez étonnante, une complicité authentique, parfois malicieuse, parfois très sérieuse, particulièrement rafraîchissante. Elle constitue l'âme de la série. Car c'est sur ces personnages, attachants et sympathiques, que White Collar mise pour séduire le téléspectateur et le convaincre de rester. C'est en effet par l'angle de l'affectif que la série va s'imposer comme incontournable dans l'agenda du téléphage : un divertissement, certes sans prétention, mais diablement charmant.

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Au-delà de la dynamique plaisante instaurée entre nos deux héros, si agréable à suivre, White Collar ne serait pas White Collar sans ses acteurs. Car elle est l'illustration à succès d'une série construite par et sur son casting principal, bien équilibré et choisi. L'alchimie existante entre Peter et Neal n'émane pas seulement du script ; Tim DeKay (Carnivàle) et Matt Bomer (Tru Calling, Chuck) ont une complicité instinctive à l'écran qui permet justement de jouer, avec beaucoup de naturel, sur cet aspect. Dans ces séries où la dimension humaine est déterminante, c'est un élément clé. Or, les deux ont parfaitement intégré les différentes facettes de leurs personnages respectifs, et la dynamique qui se dégagent de leurs intéractions devient rapidement contagieuse.

De plus, je l'avoue, depuis le temps que j'espérais secrètement que Matt Bomer décroche un rôle principal dans une série dans laquelle je pourrais m'investir (ses précédents essais ne m'avaient jamais vraiment emballé), je pouvais rarement rêver meilleure occasion, tant le personnage Neal est juste parfaitement adéquat pour son jeu d'acteur et lui correspond naturellement (même si, certes, je ne prétends pas faire preuve d'une grande objectivité dans mes jugements le concernant).

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Reste que si cette saison 1 aura été très plaisante à suivre, il faut cependant reconnaître que la série marche à l'affectif, n'offrant pas toujours des storylines à la hauteur de ce jeu relationnel qu'elle sait si bien mettre en scène. Après un premier épisode d'ouverture convaincant, la suite sera d'une qualité plus fluctuante, alternant entre enquêtes trop convenues d'un classicisme extrême et affaires un peu bancales, à la cohérence parfois un brin douteuse, sur lesquelles il ne faut pas trop s'attarder. Le FBI ressemblera plus d'une fois plus à une agence de détective privé qu'à une organisation fédérale... Dans la deuxième partie de la saison, les scénaristes commenceront à utiliser un peu plus le passé de Neal, ramenant à plusieurs reprises des adversaires ou connaissances opérant de l'autre côté de la barrière de la loi, pour des confrontations qui suivent un schéma invariable qui devient un peu répétitif. De plus, le supposé fil rouge construit tout au long de la saison ne brille pas par l'intérêt qu'il suscite chez le téléspectateur : tournant autour d'une mystérieuse Kate, pour laquelle on peine à comprendre l'obsession que Neal éprouve, elle amènera surtout des micro-enjeux (la boîte à musique), quelques faux retournement de situations (le cliffhanger de mi-saison) et une conclusion explosive qui constitue un cliffhanger comme un autre. Rien de bien transcendant.

Ainsi, si elles se suivent pourtant sans s'ennuyer, avec un rythme toujours entraînant, ces storylines ne marquent pas vraiment, permettant avant tout aux personnages - et surtout à Neal - de faire le show ; mais ce, avouons-le, pour le plus grand plaisir du téléspectateur.

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Bilan : White Collar s'est révélé être un divertissement charmant et plaisant. L'atout de la série est d'être parvenue à exploiter, avec une fraîcheur étonnante et beaucoup de légèreté, la dynamique pourtant classique de l'association entre deux personnages que tout oppose a priori. C'est agréable, honnête, et cela se suit sans arrière-pensée. Au final, voici donc une fiction où l'affectif joue un rôle déterminant et dont l'attrait repose principalement sur ses personnages attachants et son casting des plus convaincants. Mais ces différents ingrédients prennent très bien ; et le mélange tient ses promesses !

Pour ma part, c'est un peu typiquement le genre de série pour lequel j'ai souvent une tolérance d'environ deux/trois saisons, avant de passer à autre chose (jurisprudence Psych et Burn Notice, notamment, sur la même chaîne). Mais, pendant l'intervalle, je vais prendre beaucoup de plaisir, grâce à l'ambiance générale qui y règne. Et je serai au rendez-vous pour la saison 2, dès cet été.

Pour le moment, je savoure donc. Et puis, vous ai-je dit combien j'appréciais Matt Bomer ?


NOTE : 7/10


Une vue globale sur la série :


Le rendez-vous pris pour la saison 2, avec spoilers du finale de la saison 1 :


28/10/2009

(Pilote US) White Collar : Charm me if you can !

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Fin octobre. Petit évènement télévisuel : première nouveauté de la rentrée US qui me donne envie de revenir pour le second épisode ! Certes, parler encore de "rentrée" américaine à cette heure peut sembler anachronique. Mais, comprenez mon désespoir : je n'avais pas encore croisé une seule nouvelle série à laquelle j'ai eu envie de donner rendez-vous la semaine suivante, une fois le pilote visionné (même si j'avoue n'avoir fait que picorer parmi ces nouveautés). Un léger flirt parfois, une brève tentation chimérique, mais aucune étincelle, ou encore moins de coup de foudre, à l'horizon. Situation paradoxale d'une sériephile désoeuvrée qui devait se contenter de compter les jours en attendant le début de la saison 8 de Spooks (ce qui, soyons franc, vu les délais d'annonce des programmes british, relève pendant de longues semaines plutôt de l'art divinatoire que des mathématiques...), tout en nourrissant sa téléphagie au compte-goutte devant les quelques "classiques" qu'elle suit encore fidèlement.

Qualifiez-moi de bon public. Mais, un pilote qui remplit son rôle d'exposition, qui sait se montrer attractif et dynamique, qui présente des personnages attachants dont l'alchimie prend instantanément, qui s'intéresse aux relations des deux héros plutôt que de chercher à nourrir artificiellement un gros fil rouge prétentieux sensé tenir ses téléspectateurs en haleine jusqu'au cliffhanger de fin saison (lequel ne le résoudra évidemment pas), qui offre un petit bol d'air frais sous forme de divertissement honnête sans prétention, et, enfin, qui constitue un produit fini sans que les quarante minutes de télévision se transforment en gigantesque pub lorgnant sur l'i-pod du téléspecteur... Eh bien, oui, j'ai des plaisirs téléphagiques simples !

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Après ce premier épisode de White Collar, me voilà donc prête à tenter l'aventure et à suivre l'évolution future de la série. Cette dernière se présente comme une fiction qui, sans prétendre révolutionner le petit écran, n'affiche d'autre but que de nous divertir en adoptant un ton léger, une bonne ambiance par instant presque jubilatoire. Il y règne un faux air de Catch me if you can! à l'enthousiasme communicatif. Certes, un escroc qui se retrouve à travailler pour l'agent du FBI qui l'a arrêté, comme consultant, en échange d'un aménagement de sa peine de prison, c'est sans nul doute un pitch de départ vieux comme le petit écran. Mais les anciennes recettes permettent aussi de poser des bases solides qui ont fait leurs preuves. A la manière de ses grandes soeurs d'USA Network (de l'ancêtre Monk à Burn notice), l'apport fondamental de White Collar réside dans ses personnages. Les diverses péripéties de l'épisode, pas plus que l'enquête du jour, ne brillent par leur originalité ou leur crédibilité. Mais les scénaristes ne font aucun réel effort en ce sens. Seul compte le numéro des duettistes principaux, qui virevoltent, instinctivement complices, à l'écran.

Une série aux allures attachantes, que confirme son casting. En effet, d'une part, elle touche ma fibre affective, car cela faisait une éternité que je n'avais plus croisé l'excellent Tim DeKay (de l'éternelle Carnivàle), autrement que pour de micro-apparitions au compte-goutte, en guest-star de luxe. Il incarne de manière plus que convaincante l'agent du FBI. D'autre part, c'est le toujours très craquant charmant Matthew Bomer (la source des ennuis de Chuck) qui lui donne la réplique. L'alchimie fonctionne parfaitement entre les deux acteurs, qui semblent prendre un plaisir communicatif à jouer des personnages aux antipodes l'un de l'autre, mais brillants chacun dans leur domaine, et qui en viennent rapidement à se confier l'un à l'autre.

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Bilan : Contrat rempli au terme de ce pilote qui transmet son ambiance légère au téléspectateur. J'ai passé une heure divertissante (ce pilote dure 59 minutes), très agréable, sans m'ennuyer une seule seconde. On s'attache très vite aux personnages, grâce à leur complicité et à leur complémentarité. White Collar apparaît donc comme une série pas originale pour un sou, mais qui reprend avec inspiration une vieille recette bien connue. Elle mise à fond sur l'affectif, non sur ses pseudo "intrigues policières", pour séduire rapidement le téléspectateur. Et ça marche. Alors, que demander de plus ? Seulement espérer que la suite poursuive sur cette voie...


NOTE : 8/10


La bande-annonce :


PS : Cher lecteur gâté, ne t'habitue pas à ce rythme stakhanoviste d'une note par jour. L'auteur de ce blog profite actuellement allègrement de ses quelques jours de vacances pour poser l'ambiance qu'elle souhaiterait voir sur ce blog. Cependant, une fois que le travail aura repris, l'objectif plus modeste (et réaliste) sera de pouvoir tourner autour de 2 à 3 billets par semaine.